Les Arnaques en INDE

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Si le risque de se faire agresser, dépouiller ou défoncer la gueule est assez faible en Inde, pays où l’on se sent plus en sécurité que dans n’importe laquelle de nos cités françaises, les chances de se faire arnaquer sont quant à elles plutôt grandes. Rien de bien méchant toutefois, il suffit juste de ne pas être trop naïf et d’anticiper les pièges pour ne pas se faire pigeonner comme un touriste de base.

Des petites combines pas bien méchantes

Parler d’arnaques est un mot un peu fort. En Inde, il s’agit surtout de petites combines visant à vous soutirer quelques roupies, vous l’Occidental plein de pognon que l’on voit arriver à 100 kilomètres à la ronde. D’ailleurs, si vous voulez vous promener dans les rues avec un brin de discrétion, opter plutôt pour un pantalon au lieu d’un short. Oui, je sais, il fait hyper chaud et la tentation de sortir son bermuda est grande. Mais comme vous le verrez, tous les Indiens portent des pantalons. A vous de voir.

Et ce n’est pas une si mauvaise idée. Car au-delà de l’aspect culturel – dévoiler ses jambes en public n’est pas une attitude socialement admise – couvrir le bas de son corps vous apportera quelques avantages non négligeables : limiter les piqûres de moustique, qui sont légions dans le coin, atténuer la blessure en cas de morsure canine, les chiens des rues sont nombreux dans les villes et les villages, ou encore, ne pas vous les geler quand la clim d’un bar ou d’un train affiche 18°.

Pour les femmes, inutiles de vous dire d’éviter les mini-shorts et les jupes, je ne vais pas vous faire un dessin sur les risques encourus. Cela dit, ces conseils sont à relativiser selon que vous soyez, pour prendre les exemples les plus extrêmes, à Delhi, conservatrice et capitale indienne du viol ou à Goa, touristique et tolérante.

Hello, my friend !

La plus courante des arnaques consiste à vous aborder dans la rue, l’air de rien, en mimant de s’intéresser à vous. Le type vous demande toujours la même chose : de quel pays viens-tu ? Comment tu t’appelles ? Combien de temps tu restes en Inde ? Et blablabla et blablabla.

Naïf, vous pensez vous faire un ami du cru. Sauf que cet ami a un petit service à vous demander. Il se trouve justement que son cousin possède une super boutique de costumes, de sari ou d’écharpes à 2 minutes d’ici, et que si vous acceptiez de venir y faire un tour avec lui, ça lui ferait vraiment plaisir.

Mon conseil : à la seconde où un inconnu prononce le mot magasin ou boutique, fuyez sur-le-champ. Dans le cas contraire, vous allez vous retrouver dans un bazar, encerclé par 3 ou 4 types qui vous déballeront tout ce qu’ils ont en stock. Et si vous êtes fragile du porte-monnaie, vous allez prendre cher.

Help me, my friend !

Une autre variante de cette entourloupe consiste à vous raconter que le petit frère a besoin d’un fauteuil roulant ou que la fille doit financer ses études, et que, vous, le gentil touriste au grand cœur, pouvez changer leur vie en lui lâchant quelques roupies. Foutaises ! Fuyez également.

A Bombay, une forme particulière de mendicité s’est développée : une femme, mielleuse et pleureuse, un bébé dans les bras et la main tendue, un peu à la manière des roms que l’on peut croiser en Europe, vous implore de l’aider. Mais attention, elle ne veut pas d’argent, non, ce n’est pas son genre ! Elle a juste besoin d’un peu de lait pour son bébé.

Quel horrible individu refuserait de faire un geste, franchement ? La fille vous invite donc à l’accompagner dans une boutique où, en bon samaritain, vous lui offrirez le lait qui nourrira son enfant. C’est touchant et on a presque envie d’y croire, sauf qu’au bout de la dixième fois, on commence à avoir un doute sur la sincérité de ces femmes au scénario si bien rodé et parfaitement identique. On finit alors par comprendre l’envers du décor : soit la mendiante s’empresse de revendre le lait une fois que vous avez le dos tourné, soit elle retourne auprès du commerçant qui lui versera sa part de bénéfice sur la vente.

L’arnaque au bracelet : la plus répandue

Autre embrouille connue : l’arnaque au bracelet. Là aussi, plusieurs variantes.

Un homme, en tenue religieuse hindoue, se jette littéralement sur vous en essayant, le plus rapidement possible, de vous marquer le front du traditionnel bindi rouge indien. Ça porte bonheur, vous explique-t-il et surtout, c’est gratuit. Alors pourquoi refuser, hein ? Si le type a réussi à vous immobiliser sur le trottoir et à capter votre attention, il va alors, comme si cela fut naturel, vous attacher à la vitesse de la lumière, un autre symbole indien bien connu : le bracelet rouge et jaune. Et il va si bien vous l’attacher que seule une lame pourra vous en défaire.

Sa mission achevée, il va alors vous gratter un petit quelque chose et bien malin celui qui aura la force et l’audace de se barrer avec le bracelet au poignet sans lâcher le moindre petit billet.

La femme au sari vous met le grappin

Autre décor, autre approche, mais pour un résultat final similaire : la femme en sari qui vient s’agenouiller à côté de vous alors que vous lisez ou bronzez sur une plage du sud du pays. Elle a un avantage sur vous : vous ne pouvez pas vous échapper. Du coup, elle va en profiter pour vous raconter des salades tout en vous attrapant le bras en toute décontraction.

En moins de deux, vous vous retrouvez comme un gland, en maillot, le cul sur votre serviette, avec un super nouveau bracelet. Il ne vous reste plus qu’à sortir le porte-monnaie.

L’arnaque à la chaussure de Delhi

Parlons maintenant de l’arnaque à la chaussure sale, une spécialité de Delhi. Je l’ai vécu avec un ami et je vous avoue que j’ai été bluffé par son professionnalisme. Voici les faits : nous nous promenions autour de Connaught Place, le quartier des affaires, quand mon pote constate que sa basket blanche toute neuve est recouverte d’une matière visqueuse et verdâtre, une espèce de merde d’oiseau de la taille d’une merde de chien bien fraîche. C’est la cata, c’est la catastrophe ! Heureusement, la chance lui sourit. Moins de 5 secondes après avoir découvert la tâche, un type nous aborde et se propose de l’aider. Hasard du destin, le mec se ballade avec un chiffon, un colorant pour chaussure et un mini escabeau sur lequel poser son pied. Merci mon Dieu !

Évidemment, passée la surprise, on comprend qu’il y a une embrouille. Mais vu la situation et l’ampleur de la tâche, il accepte de se faire nettoyer sa basket. Le nettoyeur ambulant va alors lui réclamer une somme astronomique, qu’il refusera de payer après que le ton soit monté et qu’il ait menacé l’escroc d’aller voir les flics. Il lui donnera tout de même quelques roupies pour le travail accompli.

Pour être honnête, nous n’avons jamais réussi à percer le mystère de cette arnaque. Nous n’avons rien vu venir et je me demande encore comment quelqu’un a t-il pu déverser une grosse merde verdâtre sur la chaussure de mon ami sans que nous nous apercevions de rien. Sur ce coup-là, c’est de la magie.

Plus tard, j’ai voulu savoir ce qu’il en était en cherchant des témoignages sur internet. J’en ai trouvé sur des forums en anglais, mais à part raconter l’anecdote, personne n’a su percer le secret de l’arnaque à la chaussure. Si vous avez une théorie là-dessus, n’hésitez pas à nous la faire connaître dans les commentaires.

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