On nous dit râleurs, pessimistes et peu aimables. Confirmer cette vision serait un tantinet réducteur, car il ne faut jamais généraliser.
Ceci dit, il faut bien reconnaître qu’une puissante vague de déprime et de négativité a commencé à submerger notre beau pays depuis une poignée de décennies.
Mais est-ce une fatalité ?
Nous nous plaignons tout le temps. Quand ce n’est pas le Gouvernement que nous blâmons, c’est notre patron. Quand nous ne critiquons pas nos collègues, nous nous attaquons aux stars du show-biz ou aux sportifs.
Quand rien ne va plus dans notre vie, c’est toujours la faute d’un autre ou d’un cycle économique.
Alors, certes, je ne dis pas que tout va bien chez nous, mais de là à pleurnicher pour un oui ou pour un nom et à voir constamment les problèmes au lieu des solutions… Parfois, c’en est trop.
Concentrons-nous sur notre vie et les aspects que l’on peut y changer plutôt que de pointer du doigt le voisin ou je ne sais quelle entité. Mais je m’égare. Revenons au sujet.
Pour ceux qui ont déjà lu mes articles ou écouté mes podcasts sur YouTube, vous savez que je suis actuellement en Asie, où je voyage depuis 6 mois de pays en pays, au fil des rencontres et des envies.
Des Français en Inde
Alors je vais vous raconter, une fois n’est pas coutume, une petite anecdote.
Quinze jours après avoir démarré mon périple, que j’ai commencé en l’Inde, j’ai rencontré mes premiers Français.
La première, c’était une femme, occupait le même hôtel que moi à Cochin, en compagnie de son mari indien. Elle vivait à Bangalore depuis 10 ans et à l’heure du petit-déjeuner, nous avons entamé la papote.
Tout va mal dans le pire des mondes
A peine les présentations faites et les questions d’usage posées, cette dame originaire de Toulon embraye avec un discours fataliste et défaitiste : la France est au bord de la guerre civile, l’insécurité est partout et les barbares sont à nos portes.
Bon, ok, une fois de plus, je me répète : oui, il y a des problèmes en France et oui, l’insécurité augmente, que ce soit au niveau de la délinquance, du terrorisme ou de l’incivilité.
Mais de là à dire que le chaos s’est emparé de notre pays… Quand je confie à cette femme que je suis originaire de Marseille et que j’y ai vécu jusqu’à mes 30 ans, elle me décrit un Marseille que je ne connais pas.
D’après elle, et elle n’en démordra pas, ma ville est un coupe-gorge où il est impossible de sortir le soir sans se faire zigouiller. C’est vrai, les Marseillais ont le sang chaud et la criminalité y est particulièrement bien implantée. Pourtant, je dois avouer que je ne me suis jamais fait agresser ou casser la gueule en 30 ans. Il y a une multitude d’endroits et de bars où l’on peut sortir en toute tranquillité, il faut freiner un peu sur la paranoïa !
Eh bien, en dépit de mon témoignage de Marseillais, et donc de ma vision plutôt objective et surtout, conforme à la réalité du terrain, cette gentille dame maintient qu’il est impossible de sortir à Marseille sans se faire agresser. Elle n’y a jamais vécu, mais elle en sait plus que moi sur ma ville ! C’est dingue, non ?
Comment faire fuir les gens ?
Au-delà du côté négatif de sa conversation, ce qui m’a surtout dérangé est qu’elle aborde ce sujet quelques minutes seulement après notre rencontre. Franchement, quand on veut se faire des amis, sortir avec des femmes ou des hommes et se rendre attractif, croyez-vous qu’il soit pertinent de parler insécurité et terrorisme au bout de deux minutes ? Rien de tel pour faire fuir les gens, croyez-moi.
Quelques jours plus tard, alors que je m’installe dans une petite auberge en bord de plage dans le Kerala, je fais connaissance avec une autre française d’une quarantaine d’années.
Une discussion qui démarre très mal
Nous sommes assis dans le jardin et une fois de plus, son premier sujet de conversation va tourner autour d’un aspect négatif. Sans même connaître mon prénom ou quoi que ce soit, elle me montre du doigt une bande d’Indiens qui squattent à côté de l’hôtel.
« Ils viennent là pour boire de la bière loin des yeux de leurs femmes, m’explique-t-elle. Ils font du bruit, ils écoutent de la musique, c’est insupportable. Je les ai signalés au gérant de l’hôtel, mais il ne fait rien. »
Je ne suis là que depuis une heure et déjà, on me livre une vision négative des lieux… Super !
Ce que semble ne pas comprendre cette femme, c’est que les Indiens sont dans l’ensemble bruyants, curieux et sans-gêne. Enfin, sans-gêne selon les critères Occidentaux, car en Inde, se comporter de la sorte est tout ce qu’il y a de plus normal. Nos cultures sont différentes, c’est comme ça. Il faut l’accepter ou se barrer !
Et pour info, comme on dit au bureau, je suis resté 5 jours sur place et à aucun moment je n’ai été dérangé par cette bande. A part discuter un peu fort en fin d’après-midi… Bref, rien de bien méchant.
Notre première discussion avec cette femme fut aussi la dernière. Je l’ai évitée le reste de mon séjour.
Merde ! Je voyage en Asie pour ouvrir mon esprit et rencontrer des gens intéressants, pas pour me faire chier avec des relous qui se plaignent à longueur de temps.
J’ai préféré discuter avec un retraité Anglais fort sympathique qui, au moins, ne passait pas ses journées à pleurnicher.
Un Indien me parle des Français…
Le lendemain, alors que je converse avec un Indien qui travaille à l’hôtel, je lui demande ce qu’il pense des Français. Voici ce qu’il me répond du tac-au-tac :
« Les gens ne se disent pas bonjour, sont toujours pressés et font la gueule. »
Ok…
Pourtant, ce type n’a jamais posé un pied en Europe et ne suit probablement pas les news françaises. Cela signifie donc que cette image de la France lui a été transmise par des touristes français ayant séjourné à l’hôtel, comme cette sympathique bonne femme qui n’avait rien compris au fonctionnement et à la mentalité indienne.
Mais je vous rassure, j’ai rencontré un tas de femmes en Asie de diverses nationalités qui adorent notre côté cultivé, intéressant et gentleman ainsi que nos vins, notre cuisine et notre littérature.
Les Français ont encore une belle image et une forte notoriété
Le tout est de les mettre en valeur et de foutre au placard toutes vos idées noires et votre pessimisme.
Alors que conclure de cette expérience ?
Toujours la même chose : ne focalisez pas sur ce qui va mal et encore moins sur les événements sur lesquels vous n’avez aucune emprise. Concentrez-vous sur vous et changez en vous ce qui ne vous convient pas dans votre pays ou ailleurs.
Et puis, comme je le disais, n’adoptez jamais un discours défaitiste avec les personnes que vous rencontrez ; A moins que vous faire détester soit votre objectif.