Près d’un million de livres vendus en France en 2022. Rien que ça. Joël Dicker explose les compteurs et se positionne second meilleur vendeur de l’hexagone derrière l’indétrônable Guillaume Musso. Et encore, je ne vous parle que de la France et de 2022. Le best-seller de l’auteur suisse, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, culmine à lui seul à 5 millions d’exemplaires à travers le monde… Plutôt pas mal pour un écrivain de moins de 40 ans.
Partant de ce constat, je me suis dit deux choses : la première, c’est que je devais le lire, pour essayer de comprendre d’où pouvait bien provenir un tel succès. La seconde, c’est que je devais, une fois mes lectures terminées, vous partager mes impressions et mes analyses sur le phénomène Dicker. C’est chose faite. Sans plus tarder, je vais vous dévoiler les raisons pour lesquelles l’auteur suisse caracole en tête des ventes et séduit un public toujours plus large. C’est parti !
Peut-on à la fois écrire et critiquer les écrits des autres ?
Commençons par une citation extraite de La Disparition de Stephanie Mailer :
Oups ! J’ai l’idée en tête, mais je n’arrive plus à retrouver où je l’ai notée…
Tant pis, faisons fi des exactitudes et plongeons-nous dans ma mémoire défectueuse.
En gros, l’un des personnages du livre, Meta Ostrovski, critique littéraire de son état, nous livre le fond de sa pensée et nous affirme : pour critiquer les livres des autres, il ne faut pas écrire soi-même.
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce postulat. D’un côté, il est vrai que pour pouvoir critiquer et juger le livre (ou tout œuvre) d’un autre, mieux vaut ne pas être un créatif. Car si l’on écrit aussi, on risque de s’autocensurer dans sa critique. De se comparer, de faire preuve de modération, aussi. Pourquoi ? Par peur d’une vengeance. Par peur que l’on nous rétorque : « Tu oses défoncer le livre de Machin ? Non, mais, tu te prends pour qui ? Tu crois que tes écrits sont meilleurs ? Le type ne publie que des daubes et il se permet de juger le travail des autres. »
D’un autre côté, critiquer l’œuvre d’un autre tandis que l’on n’a jamais rien créé peut rapidement se muer en défouloir. Parfois, celui qui ne crée pas ne réalise pas la charge de travail et la charge émotionnelle que contient un livre. Il ne réalise pas qu’un écrivain – bon ou mauvais, là n’est pas le sujet – a investi ses tripes et son temps sans compter. Il ne le réalise pas et détruit un auteur et son livre pour sa seule jubilation. Un peu par méchanceté, par aigreur ou juste pour le bon mot. C’est ce que l’on appelle communément sur le web un hater : il critique pour blesser, pour faire mal. Rien d’autre ne l’anime. Blesser ou agresser le fait jouir. Construire ou nuancer ne fait pas partie de son vocabulaire.
J’ai presque tout lu !
Alors, que vais-je bien pouvoir vous dire sur Joël Dicker, le Suisse qui cartonne en France en nous parlant d’Amérique ?
Déjà, commençons par la légitimité que je prends à décortiquer son travail : j’ai lu quatre de ses livres et je viens d’entamer le cinquième pas plus tard qu’il y a une semaine. Et puis, j’écris aussi. Et quand on écrit, on ne lit pas de la même façon que les autres. Quand on écrit, on ne se contente pas de lire, on analyse. On surligne, on compare, on s’inspire, on note un mot que l’on ne connaissait pas, on cherche à comprendre pourquoi un livre a rencontré un énorme succès. Ou pourquoi il est resté dans les méandres de l’anonymat. Bref, un écrivain ne lit pas uniquement pour le plaisir de la lecture. Il lit pour apprendre, s’améliorer, emprunter des idées, des techniques et des mécanismes. Lire devient un travail.
Mais trêve d’introductions, venons-en à notre sujet.
La Vérité sur l’affaire Harry Quebert

J’ai commencé par La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. C’était en 2020, pendant le confinement, il me semble. Ce n’est pas le synopsis du livre ou le genre littéraire qui m’ont convaincu de m’y plonger. C’était de la curiosité avant tout. Je voulais savoir qui était cet auteur dont tout le monde parle, comment il raconte ses histoires. Je voulais découvrir pourquoi Joël Dicker vend des millions de bouquins. Pourquoi chaque sortie est un carton. En somme, je voulais percer son secret.
Puis finalement, au-delà du côté analytique que je viens d’évoquer, j’ai pris un réel plaisir à le lire. Une forme d’addiction a commencé à naître, dès les premières lignes. Constat implacable : Joël Dicker maitrise le page-turner. Peut-être même un peu trop, mais nous en parlerons plus bas.
Deuxième évidence : il use de cette technique très en vogue depuis une dizaine d’années qui consiste à insérer des flashbacks à tout bout de champ. Le récit est décousu, le linéaire est brisé et l’on passe d’une temporalité à une autre d’un chapitre à l’autre.
L’Affaire Alaska Sanders

Je me suis ensuite attaqué à L’Affaire Alaska Sanders. Le décor, l’ambiance et l’intrigue sont semblables. Une petite ville américaine, un meurtre, une jeune femme, un coupable idéal, des rebondissements, une enquête reprise au point mort… Les basiques, les indispensables de tout bon roman policier.
Le héros est lui aussi le même que dans La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. J’ai nommé Marcus Goldman, alias l’écrivain. Normal, me diriez-vous, L’Affaire Alaska Sanders est présenté comme « la suite » de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert.
Retour vers le futur…

Là, Joël Dicker renoue avec sa boulimie de sauts dans le temps. Un peu trop à mon goût. Trop de flashbacks qui deviennent des flashforward, bref, on ne sait plus trop. Si le procédé est bon et permet de maintenir le lecteur en alerte tout en lui offrant de vivre « en direct » des évènements passés, il a ses limites. Et je crois bien que Joël Dicker les a franchies dans L’Affaire Alaska Sanders. La moindre situation, révélation ou anecdote, devient prétexte à un saut dans le temps. Parfois durant une demi-page seulement, avant de retourner dans le futur… heu, le présent. Ou le passé. On finit par s’y perdre et parfois s’agacer quand chaque conversation ou scène du « présent » est interrompue pour un oui ou pour un non nous propulsant dans une machine à remonter le temps. L’auteur a abusé d’une technique littéraire qui a fait (en partie) le succès de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. Dommage.
Un héros trop parfait
Autre point faible, à mon sens : le personnage de Marcus Goldman. Il y a quelque chose de trop parfait chez lui. Il est célèbre, mais modeste. Les femmes l’adorent, mais il vit dans le souvenir de ses amours passés. Il n’est pas flic, mais il a plus de flair que les anciens du FBI. Et puis, il n’a aucun vice. Merde alors ! C’est plutôt rare, voire inédit, pour le protagoniste principal d’un roman policier/thriller/polar. Marcus ne se bat pas, ne boit pas, ne se drogue pas, ne fait pas d’insomnies, ne va pas aux putes, n’est pas un ancien accroc aux jeux, ne fricote pas avec les voyous, ne jure pas ou si peu, n’a pas d’enfant caché…
Il est serviable et propre sur lui. Le cliché du gendre idéal. Peut-être qu’un trait de caractère négatif ou une addiction quelconque l’aurait rendu plus humain. Et donc plus sympathique.
Par ailleurs, l’auteur maitrise bien son sujet et l’on avale les pages avec plaisir et entrain. On veut connaitre la suite. Et c’est ça le plus important. Dicker a remporté son pari, l’objectif ultime de chaque auteur, peu importe la thématique : que le lecteur n’interrompt sa lecture que par fatigue ou par contrainte. L’Affaire Alaska Sanders est un bon policier, distrayant et plein de rebondissements. Et après tout, c’est ce que l’on attend de ce genre de bouquin. Ni plus ni moins.
Le Livre des Baltimore

J’ai patienté quelques mois puis je me suis plongé dans Le Livre des Baltimore. On y retrouve (encore) Marcus Goldman. Mais cette fois-ci, à l’adolescence. L’écrivain n’en est pas encore un. Ici, pas d’enquête policière ou de meurtre. Pas vraiment, du moins. C’est une saga familiale avant tout, un Bûcher des vanités édulcoré où l’on assiste à la gloire et à la chute d’un homme et de son empire. Un récit pagnolesque où sont narrés vacances, bêtises de gamins, petites jalousies et flirts d’été. La Gloire de mon oncle et la Villa de ma tante. Nous ne sommes pas dans la garrigue, mais dans les Hamptons, cette presqu’île de l’État de New York prisée des stars et des millionnaires.
Comme dans les histoires du petit Marcel, il ne se passe pas grand-chose en définitive, mais l’addiction une fois encore vous happe. Là est le talent, reconnaissons-le : capter le lecteur en lui contant les banalités de la vie, ses hauts et ses bas.
La Disparition de Stephanie Mailer

Pour poursuivre mon décorticage (et mon bon plaisir de lecteur), je me suis orienté vers La Disparition de Stephanie Mailer. Retour aux fondamentaux de Joël Dicker : un meurtre (et même plusieurs), une éventuelle erreur judiciaire et la réouverture de l’enquête, 20 ans plus tard. D’ailleurs, le titre est trompeur. Sans spoiler – tout est révélé dans le synopsis officiel – L’Assassinat de la famille Gordon aurait constitué un titre plus approprié. La disparition de Stéphanie n’est finalement qu’une intrigue secondaire.
Ici, il y a beaucoup à dire.
Trop de personnages
Les qualités du récit font à la fois ses défauts. Une question de dosage, une fois encore.
Premier point assez perturbant : la quantité astronomique de personnages. Joël Dicker prend soin de les introduire un à un en leur consacrant des mini-chapitres, mais il faut tout de même s’accrocher. Il m’est arrivé deux ou trois fois d’arrêter ma lecture pour revenir en arrière en me posant cette question : « Mais c’est qui lui déjà ? »
Si ce genre littéraire peut se lire sans grande concentration, ici, il en faut. Auquel cas, vous risqueriez vite de vous retrouver avec un suspect dont vous ignorez la fonction et le lien qui l’unit à l’intrigue principale.
En parlant d’intrigues, Joël Dicker les multiplie. Beaucoup n’ont aucun lien avec la trame. Et le dénouement n’aurait pas varié d’un poil s’il les avait omises. Mais c’est aussi en usant de ce procédé que l’auteur suisse parvient à conserver le lecteur dans ses filets. Une nouvelle intrigue s’ouvre toute les cinq minutes et forcément, on veut en découvrir la clé. On veut savoir, et on tourne la page…
L’action au détriment de la psychologie
Dereck, Anna et Jesse, les trois flics menant l’enquête m’ont eux aussi paru un peu creux. Comme pour Marcus Goldman, à un ou deux excès de colère près, ils manquent d’envergure, de défauts, de côté sombre. Rien finalement ne permet de les différencier clairement les uns des autres. Que cela soit Jesse ou Dereck qui narre, c’est du kif-kif bourriquot.
En vain, on espère qu’ils vont nous dévoiler la face sombre de leur être, se mettre une murge et déclencher une bagarre dans un bar ou insulter mamie. Eh bien, non, ils sont tous les trois biens urbains et ne marchent presque jamais en dehors des clous. Dommage.
Mais dans le fond, comment Joël Dicker pouvait-il développer la personnalité de ses héros au vu de la quantité astronomique de personnages parsemés ci et là ? Des personnages qui ont tous un secret, un passé douloureux ou un drame familial en stock. Que l’auteur nous raconte. N’avait-il plus assez de place pour approfondir la personnalité de ses poulains? C’est une probabilité. L’action prend le pas sur la psychologie et après tout, ce n’est pas plus mal.
Ainsi, je serais curieux de savoir comment procède Dicker pour ne pas s’emmêler les pinceaux avec tout ce monde : talent inné, mémoire infaillible ou tableaux Excel ? Probablement un mix des trois.
Les seconds rôles sauvent la mise
Certains personnages secondaires, pathétiques et grotesques, comme le critique littéraire Meta Ostrovski, le couple micheto-sponsor ou le metteur en scène Kirk Harvey, m’ont laissé une impression mitigée, tout en sauvant la mise aux autres protagonistes de l’histoire. D’un côté, ils transpirent la caricature. (Critique littéraire imbu de sa personne, metteur en scène loufoque et tyrannique, père de famille bourgeois qui se fait dépouiller par une michetonneuse, adolescente droguée et mal dans sa peau…). D’un autre, quelques passages m’ont fait penser – et c’est un compliment – à La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, de par le grotesque des situations et la bêtise de ces personnages, confiants à l’excès dans le talent dont ils sont dépourvus.
Malgré ces petites critiques, dont le but est d’analyser et non de « descendre », l’auteur retombe (encore et toujours) sur ses pattes. Dans la tête et les mains du lecteur s’accomplit le miracle : on veut connaitre la suite. Un phénomène qui s’explique une fois de plus par la multiplication des sous-intrigues. Ainsi qu’une autre technique narrative dont Dicker ne semble plus se lasser: les flashbacks et les apartés à foison couplés à une ribambelle de changement de narrateur. Un chapitre est raconté par Jesse, un autre par Dereck, un autre par l’auteur et ainsi de suite. Un coup au présent, un coup au passé. Un coup c’est JE, un coup c’est IL. En somme, le dynamisme est maintenu tout au long du récit.
L’Énigme de la chambre 622

Dernier de ma liste, L’Énigme de la chambre 622, que je n’ai pas encore terminé. On se rapproche ici du policier à la Agatha Christie. Une enquête à tiroirs multiples. On en ouvre un, on en découvre dix autres. Là aussi, on ne change pas une équipe qui gagne. Dicker envoie la même sauce qu’avec les précédents opus évoqués : intrigues imbriquées et infinies, flashbacks multiples et changements de narration. Et là aussi, l’un des personnages principaux, Lev Levovitch, énerve (un peu) de par sa perfection. Le type est beau comme un dieu, habile en société, monstrueux dans les affaires, gentil, modeste et doté d’une culture inouïe. De son propre aveu, on apprend qu’il parle couramment plus d’une dizaine de langues : hébreu, yiddish, anglais, français, italien, allemand, espagnol, farsi, russe et j’en oublie. C’en en devient presque risible, mais ça ne s’arrête pas là. Dix minutes (en termes de temps de lecture) après avoir étalé ses talents linguistiques en toute modestie à sa tablée, v’là-t ’y pas que Lev s’avère aussi pratiquer … l’albanais… Dans quelles circonstances l’a-t-il appris ? Suite à des vacances sur la côte Adriatique… Une perfection agaçante et irréelle heureusement contre-balancée par la bêtise légère et la naïveté de l’autre protagoniste : Macaire Ebezner.
L’écrivain… encore lui
Autre caractéristique commune à presque tous les livres de Dicker, le personnage qui mène l’enquête est écrivain. (Et le sujet de son prochain livre n’est autre que l’intrigue que le lecteur tient entre ses mains). Fait innovant et pour le moins original et gonflé (dans le bon sens), Dicker se met lui-même en scène dans L’Énigme de la chambre 622, en arrière-plan. Un mélange de fiction et de réalité. Puisque si l’histoire est inventée, l’auteur suisse se livre sur ses routines et ses débuts d’écrivain. (En hommage à son éditeur et ami Bernard de Fallois, décédé en 2018).
Si l’on retrouve la désormais redondante Dicker’touch, c’est au niveau du décor que l’on vire à tribord. L’Amérique si chère à l’écrivain, cadre de ses autres enquêtes, est délaissée au profit de sa Suisse natale. La haute finance genevoise supplante la bourgeoisie de New York et des Hamptons. Un récit haletant et distrayant, parfois drôle et instructif, durant lequel s’affrontent les hautes castes de ce monde, grands banquiers, gestionnaires de fonds, parasites mondains, arrivistes, agents secrets et autres usurpateurs. Coups de putes, tromperies et léchage de bottes s’enchaînent. On ne s’ennuie pas, et c’est l’une des qualités principales de Joël Dicker : il tient le lecteur en haleine, encore, toujours, je me répète.
En conclusion, que penser des livres de Dicker ?
Eh bien, que chacun en pense ce qu’il veut ! me répondriez-vous. Et vous avez bien raison.
Pour autant, je vais trancher en vous donnant mon opinion :
Vous l’avez compris, j’apprécie les récits de Joël Dicker. (Prétendre l’inverse relèverait de la psychiatrie ou de la mauvaise foi, étant donné que j’ai lu cinq de ses bouquins). Quasiment l’intégralité. Et pour ça, je lui tire mon chapeau. Le seul auteur contemporain dont j’ai lu l’intégralité des romans n’est autre que Michel Houellebecq. (Bon, à part le petit dernier, Anéantir, que j’ai abandonné en cours, par ennui).
Bien entendu, tout n’est pas parfait dans l’univers Dickerois. Comme dans l’univers de n’importe quel auteur. Mais l’essentiel est bien là : capter l’attention du lecteur et le distraire, à la façon d’un film ou d’une série. Nous sommes ici dans de la littérature entertainment, si j’ose dire.
Je ne suis ni un spécialiste ni un féru du genre, dans le sens où mes lectures sont éclectiques et que je ne me cantonne pas à un style ou à une littérature spécifique. Mais dans son genre, Dicker a réussi à me divertir et à me faire passer plusieurs bons moments. Mission accomplie !
Conseils aux écrivains

Pour terminer, et je m’adresse ici à ceux qui comme moi écrivent et cherchent constamment des axes et des hacks pour s’améliorer, voici de façon condensée les techniques narratives (mais pas que), qui, de mon point de vue, expliquent (en partie) l’immense succès de cet auteur :
– L’utilisation des flashbacks, qui permet de dynamiser le récit en cassant la monotonie. (Mais prudence si vous comptez vous y mettre aussi. Le procédé commence à devenir courant dans la littérature policière et thriller. Une lassitude chez le lecteur est inéluctable).
– La multiplication des intrigues et des sous- intrigues, qui attisent la curiosité et donc la frustration du lecteur. Du coup, il poursuit sa lecture jusqu’à épuisement.
– Le changement de pronom et de point de vue : chaque chapitre ou presque est dédié à un personnage différent. Parfois, c’est le personnage lui-même qui parle. Une fois de plus, on casse la monotonie et l’on tient le lecteur en alerte. (Mais là aussi, attention à la banalisation de cette technique narrative, victime de son succès).
– De très nombreux rebondissements, même si certains sont prévisibles. Avec Dicker, il n’y a pas deux ou trois suspects, il y en a potentiellement une vingtaine. Le dénouement est ainsi moins prévisible.
– Le choix de l’environnement. Comme le fait l’auteur de thrillers français Maxime Chattam, Joël Dicker situe la majorité de ces récits aux États-Unis (New York, Hamptons, Floride, petites villes de la côte Est…). Et ça paye. La planète entière fantasme sur les States, leur police et leurs criminels. Ce qui permet à Dicker et à d’autres francophones de s’exporter plus facilement qu’un auteur français du même genre, comme Franck Thilliez, qui situe ses intrigues entre Paris, Lille, Marseille, la Belgique et la France rurale. C’est injuste, mais c’est ainsi : le citoyen lambda, d’où qu’il vient, est plus excité par un tueur en série californien qu’un serial-killer originaire de Normandie.
– Enfin, et je n’en ai pas parlé, le choix des couvertures (ainsi que le format des livres, assez spécifique et inhabituel). À la fois sobres, rétro, colorées et américanisées, elles attirent l’œil du chaland. Surtout, elles respectent toutes les mêmes codes visuels. On reconnait Dicker de loin et même si ce n’est pas tout le temps le cas, on s’imagine avoir affaire à une série sans fin. Et qui dit série, dit addiction et achat compulsif.
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