» Moi, un privilégié ? Tu veux rire ou quoi ? «
Je comprends votre réaction, car la définition que l’on a aujourd’hui de ce mot est totalement faussée. Quand on entend privilégié, on pense à ces millionnaires qui passent leurs vacances sur des yachts à asperger de champagne des mannequins seins nus, on songe à ces députés corrompus qui sur le compte de nos impôts mangent, logent et voyagent à l’œil, on visualise ces footballeurs plein aux as adulés par des millions de fans qui roulent en Lamborghini et vivent de leur passion.
Ce n’est pas à eux que je fais référence quand je parle de privilégiés. Cette élite ultra-minoritaire est sur une autre planète, ils ne vivent pas dans le même monde que nous et il n’y a donc aucune pertinence à se comparer à eux.
Être né quelque part
Non, si je vous dis que vous êtes un privilégié, c’est parce que si vous lisez ce livre, il y a de fortes chances que vous soyez nés en France, ayez reçu une bonne éducation et un certain niveau d’instruction et que vous possédiez un passeport français. Ces caractéristiques, auxquelles plus personne ne prête attention aujourd’hui tellement elles semblent normales et évidentes, nous placent pourtant d’office dans les 5 % des humains les plus favorisés de ce monde.
J’en avais plus ou moins conscience, comme nous tous, mais il m’a fallu de longs mois de voyage pour le digérer pleinement et l’intégrer à mes paradigmes. Voir des reportages à la télévision mettant en scène les injustices et les misères de ce monde ne suffit pas vraiment pour s’en rendre compte.
Mais voyager et vivre plusieurs semaines dans certains pays dit sous-développés (même si je n’aime pas ce terme péjoratif et mal-approprié) vous rappelle sans conteste qu’être Français est une chance extraordinaire. Oui, je sais, il y a des pauvres et des smicards chez nous, les impôts nous étouffent, l’essence coûte un bras et les types qui nous gouvernent nous méprissent et nous crachent à la gueule.
Je ne parle pas ici de gens qui ont des difficultés à joindre les deux bouts ou à boucler leur fin de mois, non, je parle d’êtres humains qui subissent des vies si violentes et si abjectes que le seul fait de s’imaginer une vie meilleure ne leur traverse même pas l’esprit.
L’Inde : cette planète dans la planète
Ce que j’ai vu en Inde, par exemple, dépasse l’entendement, pour nous, Français ou Occidentaux. Les types vivent dans la merde, de la vraie merde humaine, ce n’est pas une métaphore, au milieu des rats et des cafards. Des enfants sales et nus se promènent seuls dans les rues parmi les chiens errants et les ordures. Des familles entières vivent à même le trottoir avec des cartons en guise de salle à manger et des sacs plastiques ou des panneaux de circulation en guise de toit. Des hommes affichent sur leur visage les symptômes monstrueux de maladies rescapées du Moyen-âge, faute d’accès aux soins. Le voir à la télé est une chose, le constater de ses propres yeux en est une autre.
Bien évidemment, tous les Indiens ne vivent pas dans cet extrême dénuement. Une grande partie travaille et mange à sa faim… mais à quel prix ! La plupart sont paysans, grooms, serveurs, manutentionnaires, chauffeurs de tuk-tuk, ouvriers ou vendeurs. Ils ne gagnent pas plus de 200 dollars par mois, dans le meilleur des cas. Ceux qui habitent en ville, faute de moyens suffisants, en sont réduits à se loger dans des bidonvilles où ils s’entassent à dix dans la même pièce. Ces gens n’ont aucune intimité, n’ont accès à aucune sexualité hors mariage, si ce n’est par le viol ou la prostitution. Les jeunes hommes sont si frustrés de ne pas pouvoir toucher une femme qu’il leur arrive de caresser ou de sodomiser leurs amis du même sexe pour se soulager.
C’est sordide et cru ? C’est pourtant la réalité. Quant aux femmes, n’en parlons pas, c’est tout juste si elles ne sont pas considérées comme des chiens ou des sex-toys.
Et pour ceux qui réussissent, gagnent assez d’argent pour s’offrir un appartement décent, vivent en couple et se permettent quelques loisirs, le fric ne leur offrira jamais ce qu’ils n’ont jamais reçu étant jeunes : une éducation et une instruction. Les mecs vous rotent à la gueule, se raclent la gorge au restaurant, écoutent de la musique sur leur smartphone le son poussé au maximum et sans écouteurs alors que vous lisez ou essayez de dormir à côté d’eux. Ils gueulent et discutent à haute voix devant votre chambre d’hôtel à 3 heures du matin sans même se poser la question de savoir s’ils pourraient vous déranger. Les types chient entre deux voitures ou deux rochers sur la plage, balancent leurs déchets dans la mer, vous collent dans les transports en commun et n’ont aucun sujet de conversation dépassant le cadre de leur vie ou de leur voisinage.
C’est comme ça en Inde, mais également dans plein d’autres pays. Bien sûr, il serait réducteur, raciste et mensonger de prétendre que l’éducation et la culture sont l’apanage des Occidentaux, dont la proportion d’analphabètes et de débiles profonds ne cesse de croître.
N’être qu’un citoyen de seconde zone… dans son propre pays
J’ai rencontré un tas de gens, que ce soit en Inde, en Malaisie, en Thaïlande, au Sri Lanka ou ailleurs qui ont reçu une éducation parfaite, ont fait des études, se cultivent et occupent des postes qualifiés. Mais ce que l’on ne perçoit pas toujours, c’est que ces personnes, en dépit de leur bagage, n’ont pas pour autant les mêmes droits et privilèges que nous. Elles peuvent être traitées en inférieures à cause de leur religion, de leur caste, de leur couleur de peau ou de leur sexe (je parle des femmes, vous l’avez deviné) et ce, dans leur propre pays.
Et je ne vous parle pas de vous faire recaler en boîte parce que votre peau est verte, je vous parle de la privation pure et simple de certains droits constitutionnels dont jouissent vos concitoyens.
Et même s’ils sont des hommes, qu’ils ont la bonne couleur de peau et la bonne religion, ils ne sont pas pour autant libres de leurs mouvements. Quand on est Français et que l’on veut voyager ou partir en vacances à l’étranger, il suffit juste, dans 90 % des cas, de présenter son passeport à la douane à l’atterrissage pour être autorisé à pénétrer dans le pays visité, ou au pire, de faire une demande de visa en ligne qui sera validée et approuvée dans les 48 heures si l’on n’est pas recherché par Interpol ou soupçonné de terrorisme. Notre passeport est un sésame, une carte de visite à la valeur inestimable.
Blacklisté pour un passeport
Mais pensez-vous que c’est aussi simple quand on a un passeport iranien ou philippin ? La plupart des passeports de ce monde ne sont pas aussi magiques et efficaces que le nôtre. Certaines nationalités sont tout simplement interdites et blacklistées dans un bon nombre de pays. Et si elles sont autorisées à se rendre dans d’autres contrées, il leur faudra souvent subir des interrogatoires ou se déplacer dans les ambassades des pays concernés. Quel Français ne serait pas outré et découragé d’endurer un tel traitement ?
Je ne suis ni un tiers-mondiste, ni un bobo, ni un communiste. Je ne cherche pas à vous culpabiliser, bien au contraire. Si je me suis autorisé cette petite parenthèse, c’est avant tout pour vous rappeler que, quoi que vous en pensiez, nous avons déjà gagné à la grande loterie de l’humanité. Alors les lamentations, le fatalisme, l’inaction, la déprime et les plaintes, il va falloir me les éradiquer une bonne fois pour toute de votre vie, car excepté certaines circonstances exceptionnelles comme la mort d’un proche, une maladie grave ou une violente rupture amoureuse, ils n’y ont pas leurs places.
Cet article est un extrait de mon livre, Le Pouvoir de l’Agenda.

Dans ce livre, tu vas apprendre à :
→ Définir tes objectifs de vie en 7 étapes simples
→ Découper tes rêves et tes projets en petites tâches concrètes et faciles à réaliser
→ Bâtir une vision claire et globale de la vie à laquelle tu aspires
→ Créer ton agenda et en faire ton partenaire de vie
→ Adopter une attitude proactive et positive face aux éléments extérieurs
→ Sortir de la victimisation à la française
→ PASSER A L’ACTION et quitter le troupeau
Assez perdu de temps, c’est ici que ça se passe !